Mardi 3 décembre à 20 h 30

Au Tonneau de Diogène (6 place Notre-Dame-Grenoble)

Entrée libre, consommation non obligatoire

L’EXPLORATION SPATIALE,

A QUOI ÇA SERT ?

S’arracher à la pesanteur terrestre; abandonner, ne serait-ce qu’un instant, notre bonne vieille planète et aller dans l’espace visiter d’autres mondes… de vieux rêves qui ont hanté l’Homme depuis la Montgolfière du siècle des lumières jusqu’au premier Homme sur la Lune à la fin des sixties. Lors de cette première phase de conquête spatiale, dopée par l’antagonisme Est-Ouest, la seule motivation d' “ être le premier ” suffisait. Ensuite est venu l'age “ adulte ”, avec une exploitation tri directionnelle : l’espace “ commercial ” et les satellites civils de télécommunication, l’espace militaire et l’infinie variété des satellites espions, et enfin l’espace scientifique, celui de l’exploration spatiale proprement dite avec ses sondes interplanétaires et ses robots d’exploration, ses télescopes en orbite et aussi ses stations spatiales (aujourd'hui l’ISS). Ce dernier axe est le plus fidèle à l'esprit du rêve de l’Homme n’ayant (du moins en apparences) aucune utilité économique ou militaro-politique directe : on s’y intéresse à traquer les origines de notre univers, de notre système solaire, de la vie terrestre, voire de la Vie universelle. Pour autant, il est permis de se poser des questions sur les divers choix faits ou à faire : investir des sommes colossales dans cette fameuse ISS pour faire quoi ? Idem pour la mission visant à ramener sur terre quelques kilos de cailloux martiens. Pourquoi faut-il qu’ensuite que ce soit des humains qui fassent le voyage (sachant le coût, la durée et les risques) ? Quels rôles respectifs pour l’observation à distance, l’envoi de sondes sur place, les robots téléguidés depuis la Terre, ou l’Homme en chair et en os ? Ou alors la justification par quelques retombées collatérales, comme jadis l’invention du stylo bille ou de la calculette programmable, suffit-elle à financer l’aventure ?

Intervenants :

Philippe NOEL (ancien responsable CNES des opérations au Centre spatial Guyanais)
Cécile RENAULT (astrophysicienne)
Pierre THOREL (historien des sciences).

Modérateur : Isabelle MAUGIS